Vicomte Arthur Vicomte A., a récemment attiré l’attention de la presse et des acteurs de l’industrie avec, au bout de quelques années d’existence seulement, un chiffre d’affaires de plus de 11 millions d’euros, une vingtaine de boutiques en propre (à Paris, Deauville, Saint-Tropez, Palm Beach…) Comment expliquer ce succès ? C’est un exercice toujours difficile tant il y a d’éléments en jeu : image de marque, qualités intrinsèques du produit, stratégie marketing, efficacité organisationnelle, structure financière, relations des dirigeants… Dans la mode, l’image de marque étant cruciale, on peut se concentrer en priorité sur cet aspect du succès de Vicomte A., d’autant plus qu’on se trouve ici dans un cas assez riche. Deux éléments font la force de l’image de marque Vicomte A. Tout d’abord, une gestion réussie de toute une série de contradictions (imitation / distinction, travail / loisir…), et ensuite une mise en abyme de sa propre identité.
Vicomte A. réussit à fusionner dans une même histoire de marque : éthique du travail et glorification des loisirs
D’un point de vue stylistique, Vicomte A. se positionne dans une niche a priori assez occupée : la marque revendique une affiliation aux sports haut de gamme (polo, voile…) et ce faisant se retrouve à concurrencer des poids lourds de l’industrie comme la marque française Lacoste ou les marques américaines Tommy Hilfiger, Polo Ralph Lauren et Gant...
Pourtant, au-delà de cette imitation de certaines grandes marques, Vicomte A. apporte une touche d’originalité qui l’aide à se distinguer sans trop se distinguer : tout d’abord, l’identité coloristique de Vicomte A. est unique, avec une présence récurrente et étonnante du fuchsia ; ensuite, Vicomte A. est la seule marque à revendiquer une identité résolument aristocratique.