Victor Hugo, grand cœur à droite ? Victor Hugo est LA grande figure du XIX° siècle français. Génie quasi universel incontesté, auteur célèbre dès l’adolescence, chef du mouvement romantique dès sa création, porte drapeau des Romantiques par la création d’Hernani, son œuvre est immense, multiple et protéiforme. Il a touché à tout avec un bonheur égal, la poésie, le roman le théâtre en littérature ; plus accessoirement mais avec bonheur le dessin, la gravure, la décoration d’intérieur. Il a été la conscience morale de son siècle sur les plans social et politique ; il a dénoncé l’injustice, la pauvreté, la cruauté dans son œuvre littéraire, ses lettres et ses discours. Sa bonté à ce sujet n’est et ne peut être mise en doute. Il a été un père et un grand père aimant et attentionné. Victor Hugo était un homme de cœur, nul ne peut le contester et nul ne le conteste. Il a été peu critiqué, souvent par des adversaires, parfois par des jaloux, très rarement par des gens de bonne foi et quelques fois avec raison. Pourquoi avec raison ? En grande partie parce que si son œuvre et son grand cœur sont peu contestables, il a, dès le début, mis sa vie en scène comme une pièce de théâtre. Son affirmation enfantine : « Je serai Chateaubriand ou rien », n’a pas tardé à devenir : « Je serai Victor Hugo ou rien », Et il a écrit « live » « une vie de Victor Hugo ». Sensible aux honneurs, il a été pensionné dès l’âge de 20 ans par l’Ancien Régime, Pair de France sous la Monarchie de Juillet et a été un des principaux soutiens de Louis-Napoléon Bonaparte jusqu’au coup d’état du 2 décembre exclusivement. Il était et s’affirmait vicomte jusque sur les faire-part de mariage de sa fille aînée. Son exil à Guernesey a été une continuation de la mise en scène : il y a passé près de 20 ans dont 10 d’exil volontaire puisque gracié dès 1859 ; qu’est-ce qui l’a empêché de vivre un exil doré à Londres, Bruxelles, Berlin ou toute autre grande ville, de voyager en Italie, en Grèce, en Orient ? Rien et