Victor hugo, les contemplations, victor hugo
Émission diffusée le 30 janvier 2021
Objet d’étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle
Parcours : les mémoires d'une âme
Œuvre : Victor Hugo, Les Contemplations, livres I à IV Poèmes étudiés :
I, 7, « Réponse à un acte d’accusation », jusqu’au vers 155 (« Qui délivre le mot, délivre la pensée. »)
I, 8, « Suite »
I, 9, « Le poème éploré se lamente… »
III, 28, « Le poëte »
I. ANALYSE LITTÉRAIRE
Introduction/Mise en situation
Octobre 1854. À …afficher plus de contenu…
Mais en ce mois d’octobre, le poète semble marquer une pause ; un peu plus tôt, il a écrit à l’un de ses proches que le temps était venu de publier « un volume de vers calmes » : après l’effet rouge du pamphlet, l’effet bleu d’une poésie qui dit le deuil et le chagrin, la perte de l’autre et l’absence à soi-même. Le titre de la première contemplation, que nous allons écouter, « Réponse à un acte d’accusation », laisse pourtant entendre la violence de la scène judiciaire sur laquelle se hisse le proscrit de Jersey pour se défendre, pour défendre et peut-être aussi expliciter son projet poétique, l’inscrire dans …afficher plus de contenu…
– ne dure qu’un temps. Le dernier poème de la série, la contemplation 8 du livre I, finit de consacrer la disparition de l’auteur tant ce poème tout entier est placé sous le signe du discours d’une voix anonyme, d’une énonciation qui ne dit jamais « je » et qui semble tout-entière tournée vers son objet, le
« mot » considéré comme un « être vivant » (v. 1). Le poète n’est donc plus par ce qu’il est ; il n’existe que par la parole qu’il porte et qui le porte et qui assure son envol comme le soulignent les vers 3 et 4 : « La plume, qui d’une aile allongeait l’envergure, / Frémit sur le papier quand sort cette figure ». L’aile mentionnée est celle de l’ange, la disparition de la personne réelle du