Victor
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filanta,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. »
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteuxa je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueilllez dès aujourd'hui les roses de la vie
Lecture analytique
Introduction
Il s'agit d'un sonnet italien extrait des Sonnets pour Hélène. Ronsard mêle du regret à l'amour. Il a alors 50 ans, ce qui est avancé pour l'époque. Il peint alors la jeune femme d'un portrait assez cruel afin de la séduire en se servant du Carpe Diem.
Un portrait singulier
Le portrait d'une vieille femme
« vieille » répété deux fois dés le premier vers.
Présentée au « soir » de sa vie.
Rythme lent des deux premier quatrains accentués par les participes présents.
→ La beauté d'Hélène est passée. Ronsard ne souhait pas la célébré mais lui renvoie une image peu flatteuse d'elle même. Sa beauté n'apparait qu'à l'imparfait « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. Son attitude en face de Ronsard est évoquée comme regrettée. Ronsard se plait à envisager Hélène à sa vieillesse.
La solitude et le regret
abandonnée de sa servante qui s'endort.
Elle fait de la couture.
Elle est « assise » puis « accroupie ». Elle paraît paraît accablée.
→ La vie d'Hélène paraît monotone car Ronsard a l'habilité de la présenté seule. La seule présence que l'on perçoit est celle de ses domestiques. Le rythme des vers 2-3 coupés à l'hémistiche donne l'impression que sa vie est bien trop réglée et qui ne