Vie Amoureue Paul Eluard
Paul Eluard, à 16 ans, en 1914, rencontre Helena Diakonova, au sanatorium où il est hospitalisé, une jeune russe en exil du même àge que lui, qu'il surnomme Gala. Il l'épouse en 1916, devenu majeur, séduit par son fort caractère. Il aura une fille avec elle.
En 1928, encore malade et reparti au sanatorium, Eluard passe son dernier hiver avec Gala, celle ci le quittant quelques mois plus tard, étant devenu la maîtresse de Max Ernst et Salvador Dali.
Quelques temps après il fait la connaissance de Maria Benz, artiste de music hall, avec qui il se marie en 1934. Elle s'appelera alors Nusch Eluard.
Il s'installe avec Nusch à Paris en 1940, puis chez des amis pendant la guerre, tout en participant à la Résistance. Il multipliera plusieurs tournées et conférenes avec elle, jusqu'à ce qu'elle décède en 1946, d'une hémorragie cérébrale. Cet appel téléphonique le terrasse, et le marquera à vie.
Un grand nombre de ses poèmes seront fortement inspirés de ses rencontres amoureuses, comme le célèbre « Je t'aime » tiré du recueil Le Phénix (1951) :
« Je t'aime »
Je t’aime pour toutes les femmes
Que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tout le temps
Où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large
Et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond
Pour les premières fleurs
Pour les animaux purs
Que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes
Que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même
Je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien
Qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts
Que j’ai franchies
Sur de la paille
Je n’ai pas pu percer
Le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre
Mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse
Qui n’est pas la mienne
Pour la santé je t’aime
Contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel
Que je ne détiens pas
Que tu crois être le doute
Et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand