Vie de boy
Une vie de boy, raconte l’histoire d’un jeune garçon, employé comme boy à la mission catholique puis par la famille du commandant de cercle. Devenu rapidement un témoin gênant dans la vie privée de la femme du commandant et de son amant, le directeur de la prison, le jeune garçon sera violemment frappé, mis en prison et mourra des suites de ses blessures… Cette issue fatale est révélée dès les premières pages du livre dans une introduction qui annonce la découverte du journal écrit par le jeune garçon, artifice qui permet au romancier de justifier certains passages emprunts de naïveté ou, souvent, de fausse naïveté. Le héros tragique de ce roman étant un enfant, la critique de la colonisation et de ses méthodes, parfois aussi stupides que brutales, apparaît ici avec une force vive et sans nuance. Les personnages représentant l’ordre colonial - à l’exception peut-être du supérieur de la mission qui meurt très vite au début du roman - ne trouvent guère grâce aux yeux du romancier. Ils sont dans le meilleur des cas maladroits, souvent violents et stupides, totalement injustes mais protégés par une légitimité basée sur le pouvoir colonial.
INTRODUCTION
L’année 1945 coïncide avec la fin du processus de prise de conscience du peuple noir. Cette prise conscience est favorisée d’une part par les intellectuels noirs de la diaspora et d’autre part par les hommes politiques et les tirailleurs ayant participé aux deux guerres. Elle se manifestera au niveau de la création romanesque par la naissance d’un nouveau courant : le courant de la critique de la colonisation.
Une vie de boy qui s’inscrit de ce courant s’intéressera à la prise de conscience par rapport au vrai visage de la colonisation en Afrique et particulièrement au Cameroun. En effet, ce roman fait le procès de la colonisation en dévoilant les mœurs de la société des Blancs, leur hypocrisie, la violence, le racisme, l’exploitation des colonies, et la