Vieillisement
Selon l’étude du CRÉDOC, l’augmentation des coûts du logement s’explique par des facteurs structurels et conjoncturels. Sur longue période, le vieillissement de la population, la décohabitation des générations, la progression du célibat et l’augmentation du nombre de divorces ou de séparations se sont traduits par une diminution de la taille des foyers : ils comportaient en moyenne 2,9 personnes en 1975, contre 2,2 aujourd’hui. Si bien que les dépenses de logement sont supportées, au sein de chaque ménage, par un nombre de plus en plus restreint d’occupants (par exemple, chez les locataires du secteur libre, les charges de logement ponctionnent 42 % des ressources de ceux qui vivent seuls, contre 28 % de ceux qui vivent en couple sans enfant). Autre facteur structurel : les standards en matière de confort ont progressé au cours des cinquante dernières années, les matériaux et processus de constructions sont plus performants et la surface habitable s’est étendue. Des facteurs conjoncturels sont entrés en ligne de compte ces dernières années : entre 2000 et 2003, la construction de logements a été insuffisante par rapport à la croissance démographique. La pénurie a entretenu l’inflation des prix d’achat et des loyers qui étaient déjà orientés à la hausse depuis 5 ans. La baisse des taux d’intérêt et les facilités de crédit accordées par les banques — notamment à travers l’allongement de la durée des emprunts — ont soutenu la demande à un niveau élevé, au risque d’un surendettement des ménages à long terme. Un mécanisme de « bulle spéculative » s’est enclenché à partir de 2003, qui a tourné court avec la crise financière de l’automne 2008. Dans ce contexte inflationniste, l’efficacité des aides publiques au logement s’est érodée : les ménages les plus vulnérables, puis les classes moyennes, ont pris de plein fouet l’accroissement des charges liées à leur