Ville passante
David Mangin
L’urbanisme du possible
D
L’urbanisme du réel
L’urbanisme du fantasme
L’urbanisme du possible
avid Mangin saura-t-il nous guider vers un urbanisme du possible ? Homme de plume s’il en est, par le verbe et par l’art du dessin, il résume, en une courte bande dessinée, la confrontation entre la tentation du laisser-faire, le monde de l’utopie et l’art de la realpolitik. Cette politique tenterait d’associer au sens du réel l’utopie qui s’impose, à l’heure des défis du développement durable — le sens du réel intégrant d’une part les modes de vie, contre lesquels on ne saurait impunément lutter, et le jeu des acteurs qui fabriquent, sinon consciemment, du moins sûrement, la ville contemporaine. Pour ce faire, David Mangin consacre à la ville territoire la même énergie que celle dont il a fait preuve, avec Philippe Panerai, dans le livre Projet urbain, pour comprendre les mécanismes de la ville consolidée afin de construire un corpus transmissible sur le projet urbain. Ce corpus savant et patient décortique les modes de production des figures urbaines afin d’offrir un avenir à la recomposition des tissus hérités de l’histoire. Il fait œuvre pionnière en affrontant des questions d’avenir arides telle celle de l’aménagement des grands territoires qu’il qualifie de « ville franchisée ». La ville est franchisée à double titre : au titre franchises des « produits urbains » qui la jalonnent, et au titre domanial des secteurs hérités du Mouvement moderne. Il démontre que cette ville-là n’est pas le fruit du hasard mais de logiques implacables plus que jamais à l’œuvre. Sans jamais nier ces logiques, il propose, par une attitude d’optimisme méthodologique fondée sur des références internationales, des pistes d’actions impliquant les acteurs concernés, tant publics que privés, pour construire une ville durable « passante ». Durable pourrait être un mot-valise comme l’a longtemps été celui de projet urbain.