Vin francais en angleterre par jacques berthomeau
Au virage de l’an 2000, le Ministère français de l’Agriculture commissionnait Jacques Berthomeau, consultant public, afin qu’il rédige un rapport pour répondre à une urgence liée à la crise qui frappait les exportations françaises de vin. Ses objectifs, selon les termes du Ministère, consistaient à proposer « une stratégie gagnante pour la France dans la perspective de l’année 2010 », et surtout d’initier un plan afin de stopper l’alarmante chute des exportations qui avait conduit, en moins de 2 ans, à la perte de 5% de parts de marché de la France au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Etats-Unis. La position prééminente de la France sur ces 3 marchés était pour la première fois menacée.
Lorsque Berthomeau publiait son rapport, long de 80 pages, l’été suivant, ses recommandations étaient sans équivoques : la France devait s’adapter et apprendre du Nouveau Monde à tous les niveaux – production, commercialisation, organisation de l’industrie du vin – afin de garder son rang en tant que producteur au 21ème siècle et de maintenir, selon Berthomeau, les « barbares » du Nouveau Monde « à la porte ».
Cependant, une décennie plus tard, alors que la période visée par le rapport touche à sa fin, Berthomeau doit se demander pourquoi il a consacré presque une année de sa vie pour écrire ce plan. La plupart des perspectives font de 2009 l’anus horibilis du vin Français dans ce qui a déjà été une décennie châtiment. Les premiers chiffres sont terribles : un étourdissant plongeon de 25% des exportations globales pour les six premiers mois de 2009, avec un constat particulièrement sombre au Royaume-Uni. Il y a seulement 12 ans, la France avait plus d’un tiers du marché total du