Violence dans nos stades
Patrick Mignon : Les ultras, ce sont des supporteurs organisés en associations, qui veulent développer un soutien à leur équipe et une animation dans le stade.
Les hooligans désignent ceux qui créent des désordres dans les stades (dans les années 1960 en Angleterre, par exemple). Dans une période plus récente, le terme renvoie à ceux pour qui le match est une occasion de rencontre pour voir qui est le plus fort, c'est une bataille entre deux groupes, qui se définissent comme hooligans et qui cherchent à avoir la suprématie dans la confrontation.
La notion d'indépendants est une notion très française. Les indépendants s'opposent aux associations constituées, parce qu'ils considèrent que les associations, d'ultras par exemple, sont en quelque sorte complices du club ou de la police, parce qu'elles acceptent le principe d'avoir des statuts, de négocier avec le club un certain nombre de choses. Alors que les indépendants, par définition, mènent une action qui leur est propre.
Par certains côtés, ils sont assez proches de l'esprit des hooligans, sauf qu'une bonne partie de ces indépendants manifestent volontiers des affinités avec des idéologies d'extrême droite, raciste, ou xénophobes...
Dans la réalité, les frontières entre les groupes ne sont pas aussi nettes. Dans certaines circonstances, des membres d'associations ultras vont s'associer avec des indépendants dans le cadre de certaines actions, soit contre les supporteurs adverses, soit, comme jeudi soir, pour faire la chasse à des personnes qui sont d'origine ou de race qu'on n'aime pas, dont on pense qu'elles ne devraient pas être présentes dans son espace.
Breka : Y a-t-il des caractéristiques communes aux supporteurs violents de différentes équipes ?
Patrick Mignon : Le profil commun des supporteurs violents, c'est que ce sont très majoritairement des jeunes hommes. L'autre profil commun est