Violence des images, violence des actes
La violence des images conduit-elle à celle des actes ? Cette interrogation est assez rebattue mais j’ai eu envie d’y réfléchir tout spécialement après être allée voir Kill Bill de Quentin Tarantino (2003 pour l’opus 1, opus 2 en 2004) . Ce film ne présente qu’une succession de combats, avec des membres mutilés, du sang qui jaillit comme d’un tuyau d’arrosage et somme toute un manque de réalisme hallucinant. D’ailleurs ce film est sidérant. Le problème du cinéma de Tarantino en général est qu’il livre de la violence une vision déréalisée, proche de celle que donnent les jeux video, une vision jubilatoire : dans Pulp Fiction, le spectateur est mort de rire en voyant des tueurs contrariés d’un coup de feu parti par erreur, non pas à cause de la victime inutile, mais parce qu’il va falloir nettoyer la voiture…
C’est un cinéma de virtuose, où les personnages tuent pour exister, ce qui est d’autant plus facile que la victime en quelque sorte n’existe pas, puisque le film ne prend jamais en compte son point de vue. La vie humaine en est d’autant plus dévalorisée.
Historiquement, il y a eu une escalade de la violence remarquée, par exemple avec Orange Mécanique, (1971, Clockwork Orange, Stanley Kubrick), Massacre à la Tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974), série des films « Halloween », Scarface (Brian de Palma, 1983). Reservoir Dogs, Pulp Fiction (déjà de Quentin Tarantino, 1992) Nikita (1990) et Léon (1994) de Luc Besson. Tueurs Nés (Natural Born Killers, Oliver Stone, 1994), Scream (Wes Craven, 1996), , Crash, de David Cronenberg, Battle Royale.
Et bien sûr nous avons tous en tête des faits divers sanglants où les meurtriers répétaient des scénarios de film. On a même inventé le terme de « screaminalité » à cause de l’influence de la série des « Scream » (massacres de Nantes et Fontenay-aux Roses, pour la France). Il y a aussi eu des atrocités après Seven, ou Reservoir Dogs (Liverpool) et surtout Tueurs Nés.
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