Violence urbaine
Violence urbaine, politiques de sécurité publique et réactions de la société civile
En 2000, 45 233 brésiliens ont été assassinés, un taux national de 27 homicides pour 100 000 habitants qui place le Brésil parmi les pays les plus violents au monde. Pour les jeunes des milieux urbains pauvres, le taux est de 230 homicides pour 100 000 habitants, soit presque l’équivalent d’un génocide. La société civile a réagi de plus en plus à cette violence par des manifestations, des projets, des programmes et des initiatives locales, en tant que moyens de traiter le problème et de promouvoir la sécurité humaine.
Centro de Estudios de Segurança e Cidadania da Universidade Candido Mendes
(CESeC) Observatório da Cidadania - Brasil
Silvia Ramos / Julita Lemgruber 1
Des indices alarmants de violence meurtrière
Le Brésil n’est pas en guerre, mais les indicateurs de mort violente dans les principaux centres urbains s’apparentent à ceux de pays engagés dans des conflits armés. En 2000, 45 233 brésiliens ont été assassinés. Ce taux national de 27 homicides pour 100 000 habitants 2 place le Brésil parmi les pays les plus violents au monde, si l’on garde à l’esprit que dans les pays européens et aux Etats-Unis, les taux sont en dessous de 10 homicides pour 100 000 personnes. Au Brésil, une étude focalisée sur les jeunes dans des milieux urbains pauvres spécifiques fait ressortir des taux de 230 homicides pour 100 000 habitants. Selon certains experts, il s’agit- là d’un génocide de jeunes, en particulier de noirs, qui est le résultat d’une rapide montée de la criminalité et de l’accès libre aux armes à feu. Des analyses comparatives avec des pays en état de guerre ou d’intense conflit concluent qu’au cours des mêmes périodes, il y a eu plus de décès par armes à feu dans la ville de Rio de Janeiro que dans les conflits armés en Angola (1998-2000), en Sierra Leone (1991-1999), en Yougoslavie (19982000), en Afghanistan (1991-1999) ou en Israël (1991-1999)3 .
La répartition inégale de