Violence
« Faisant du travail son maître-mot, et le mot de passe qu’elle prononce aux portes de l’école, l’EP s’impose comme discipline au sens le plus étroit, beaucoup plus que comme matière d’enseignement, élément de la culture. » ( B. During, La crise des pédagogies corporelles, 1981 ). En caractérisant ainsi l’EP de la période antérieure aux années 60, B. During démontre la volonté persistante de prouver aux acteurs du système éducatif le sérieux et l’effort manifestés. Les exercices imposés à l’élève en arrivent à occuper, contrairement aux autres disciplines, tout l’horaire disponible. Il est vrai que l’EP doit obéir à une double contrainte : Prouver son caractère indispensable dans la formation de l’élève vis-à-vis des autres matièreres, mais également, au même titre que les autres disciplines depuis 1882, répondre à deux impératifs : transmettre une culture, et former le citoyen. La formation du citoyen ne peut se faire qu’en réponse à des demandes explicites du pouvoir politique. En 1945, alors que la France est meurtrie en raison de l’occupation, et donc des privations, du rationnement, des contraintes psychologiques et morales, elle est mise en demeure de reconstruire. Un effort collectif qui doit mobiliser toutes les forces de la nation doit être entrepris : dès 1943, le général De Gaulle avait lancé un appel pour que l’individu s’efface devant le citoyen. Pour promouvoir un utilitarisme national, il est nécessaire de prôner l’effacement de l’individualisme, et l’école doit participer à cette conception. Le plan Langevin-Wallon (1947) l’y enjoint : L’école doit inculquer « le sens de la responsabilité, la discipline librement consentie, le sacrifice à l’intérêt général (…) ».
C’est donc la nécessité d’un effort collectif qui caractérise l’école et l’EPS françaises dans l’immédiat de l’après guerre. En EPS, les manifestations de cette volonté sont perceptibles à travers les séances dans l’établissement, au