Violences urbaines, violence sociale
Genèse des nouvelles classes dangereuses
Stéphane BEAUD et Michel PIALOUX
Ed. fayard, 2003, 425 pages
►Auteurs :
Stéphane BEAUD est maître de conférences en sociologie à l’université de Nantes, chercheur associé au CSU-CNRS et au Laboratoire de sciences sociales de l’école normale supérieure (Ulm).
Michel PIALOUX est chercheur au Centre de sociologie européenne (CNRS) et chercheur associé au Laboratoire de sciences sociales de l’école normale supérieure (Ulm).
►Résumé : Ce livre, de Stéphane BEAUD et Michel PIALOUX, se situe dans le prolongement de leur ouvrage « Retour sur la condition ouvrière » (fayard, 1999). Il est le résultat d’une longue enquête. Ils sont allés sur le terrain, à la rencontre des habitants de la banlieue : ces jeunes de quartiers, des ouvriers… tout au long des années 90. Ils cherchent à mettre étroitement en rapport émeute urbaine et processus de paupérisation-précarisation des classes populaires. Leur démarche vise à éclairer les mécanismes structurels qui ont, au cours du temps, contribué à fabriquer les dispositions sociales et les systèmes d’attitudes de ces jeunes des cités.
L’émeute, au centre de ce livre, se passe à Sochaux-Montbéliard, cœur industriel des usines Peugeot, le 12 juillet 2000, dans la ZUP de la petite hollande. Mais les deux auteurs croient à la pertinence de la généralisation des processus analysés sur le terrain de Sochaux-Montbéliard. Elle oppose les jeunes du quartiers aux CRS et à la police qui cherche « Momo », un braqueur venu se réfugier dans la ZUP. Même après l’arrestation du braqueur, les jeunes ont continués leur entreprise de casse : de nombreux bâtiments sont incendiés et plusieurs policiers et pompiers sont blessés. Interrogés sur le déroulement et le sens de cette violence, les habitants du quartier ont déclarés l’avoir sentie venir. En effet, selon eux, ce processus de dégradation s’était amorcé depuis le milieu des années 90