L’histoire commence l’été, il fait chaud et une vipère dort au soleil. L’auteur ,enfant saisit la vipère par le cou, et serre de plus en plus fort. L’animal est mort, il est entrain delà la nouer à la cheville quand la cloche de la Belle Angerie sonne pour les confitures. Toute la famille horrifiée arrive de tous côtés. Tante Thérèse, la bonne, la gouvernante, la cuisinière, l’abbé, grand-mère. La belle angerie est le manoir de la famille Rezeau, famille craonnaises. La belle angerie 32 pièces, toutes meublées, sans compter la chapelle, les tourelles, où sont dissimulés les cabinets d’aisances, sans compter cette immense serre, stupidement orientée au nord. Sachez qu’en 1913 Jacques Réseau, mon père, docteur en droit, professeur à l’université catholique avait épousé la fort riche demoiselle Paule Pluvignec de cette union, devaient naitre successivement Ferdinand nommé aussi FRédie ou Chiffe, Jean, c’est-à-dire moi-même, que vous appellerez du sobriquet de Brasse-Bouillon, enfin Marcel que l’on nomme aussi Cropette.
En 1922, Frédie et moi étions confiés à la garde de notre grand-mère. Quant à notre frère Marcel il était né en Chine, à Chang haï, ou M. Réseau était professeur en droit. Puis soudain grand-mère mourut. Ma mère parut et ce récit devient drame.
Nous voici à la gare ou nos parents ainsi que notre frère Marcel arrivent.
Et nous voici réunis tous les cinq, afin de jouer le premier épisode de ce film. Campons les personnages. Notre père Jacques REZEAU, faible, mous, rêveur, spéculatif, généralement malheureux en ménage et nul en affaires. Madame mère âgée de 35 ans avait dix ans de moins et 2 centimètres de plus. De grandes oreilles, des cheveux secs, sa bouche serrée et ce bas de visage agressif qui faisait dire à Frédie, « dès qu’elle ouvre la bouche, j’ai l’impression de recevoir un coup de pied au cul.Ce n’est pas étonnant avec ce menton en galoche. »Elle a aussi de large main et de large pied, dont elle savait se servir.
Et voici un sixième