Vivre : cela a-t-il un sens ?

3642 mots 15 pages
Vivre : cela a-t-il un sens ?

« Deux ennemis ! le czar, le nord. Le nord est pire. » écrit Hugo dans L’Expiation (Châtiments) sur la débâcle et la grande déception que représente pour l’humanité la retraite de Russie de la Grande armée jusqu’alors victorieuse. Le nord est pire, ou, devrions-nous dire, le monde, la nature, la vie en somme, est plus forte que l’homme ; comme si, malgré tous les efforts des hommes qui visent à construire une œuvre, pour donner du sens à la vie, celle-ci avait toujours pour souverain empire de décider de si ces œuvres se révèleront vaines, ou non. Ainsi dès lors que l’on cherche un sens à la vie se pose à nous un double problème : d’une part, l’imprévisibilité de la vie et les déboires qui l’accompagnent, tels que l’a pu incarner l’arrivée précoce de l’hiver pour les troupes napoléoniennes en direction de Moscou, n’est-elle pas qu’un attribut de la vie au-delà duquel nous devons rechercher un dessein intelligible de la vie entendue comme progrès de l’homme et des sociétés, et d’autre part, n’est-il pas envisageable d’établir que vivre, est en-soi, c’est-à-dire indépendamment de l’observation des souffrances ou des joies de la vie, porteur de sens en tant que manifestation de la liberté humaine ? Il apparaît alors ici deux catégories majeures de sens à vivre ; l’une qui se fondrait sur l’observation de la vie, elle serait liée à notre premier problème et serait une catégorie de sens adaptés à la vie, et l’autre se fondrait indépendamment de l’expérience qu’est vivre, donc serait vis-à-vis de la vie, a priori. Cette dernière catégorie serait liée à notre deuxième problème et représenterait le type de sens le plus élevé que l’on puisse donner, car affranchie des nécessités de la vie. Ainsi il conviendra de montrer que de l’observation de la vie, naît le sentiment qu’en apparence la vie se montre indifférente à l’égard des efforts qu’entreprennent les hommes lorsque ceux-ci ont en vue de créer leur propre sens de la vie.

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