Vivre et bien vivre

933 mots 4 pages
C’est la veille de Noël, un jeune garçon est emmitouflé dans une grande couverture de laine. La forme disparate de son corps enfoui au creux du fauteuil de l’entrée s’élève et s’affaisse au rythme de ses respirations paisibles. Une douce mélodie de piano coulait dans l’air chaud de la maison. Lucas aurait bien aimé rester éveillé jusqu’à l’arrivée de son grand frère, il ne le voyait qu’une seule fois par année; lors du Temps des fêtes. Dans son esprit, son grand frère était une sorte de métaphore animée de la célébration de Noël. Chaque année, il arrivait le 24 décembre au soir en apportant une chaleur encourageante, fortifiante, faisant vibrer la jouvence de Lucas. Il le prenait toujours dans ses bras l’enveloppant de son corps fortiche et lui racontait ses « mille et une aventures » comme Lucas aimait bien les appeler.
Un courant d’air vient caresser la joue découverte du garçon, il le sait, c’est lui. Il ouvre les yeux, une ombre s’anime de grands mouvements lents à l’entrée. Il tente de se précipiter, s’enfarge dans l’étreinte de la couverture, s’échoue, se redresse, cours, s’élance sur la silhouette familière qui le reçoit en chancelant quelque peu. Le contact des mains glaciales de son grand frère agit tel un choc sur la nuque de Lucas qui ne ressent plus les effets de son assoupissement. Enfin, le voilà.
Aristide s’engage dans le hall d’une démarche chambranlante, ses articulations sont probablement pétrifiées par le gel d’enfer qui règne à l’extérieur. L’atmosphère réconfortante s’est soudainement dissipée; la couverture est, désormais, un chiffon gisant sur le sol, la musique s’est estompée et le froid a pénétré la salle jusque dans les murs. Aristide ne représente pas la figure héroïque à laquelle Lucas attendait. Sa stature s’apparente à celle d’un vieil homme, son visage reflète l’épuisement et ses mouvements la souffrance. Lucas est déstabilisé par cette image percutante de son grand frère qui ne semble être que l’écho de son souvenir, il ne sait

en relation

  • LE PETIT CHAPERON Roald Dalh
    386 mots | 2 pages
  • Compte
    341 mots | 2 pages
  • Le journal d'adele
    381 mots | 2 pages
  • TPE Déblaiement
    376 mots | 2 pages
  • scénario
    1060 mots | 5 pages
  • Le roman
    524 mots | 3 pages
  • David Ol Re
    383 mots | 2 pages
  • Patrulla
    423 mots | 2 pages
  • Roman
    430 mots | 2 pages
  • Poème
    383 mots | 2 pages
  • Scène 1
    512 mots | 3 pages
  • Celio
    310 mots | 2 pages
  • Corpus poe sie 2011
    680 mots | 3 pages
  • La curée
    397 mots | 2 pages
  • Bien vivre
    950 mots | 4 pages