vivre et mourir en Europe
Il s’agit d’envisager une histoire du quotidien, une histoire qui croiserait le vécu quotidien, c'est-à-dire une histoire qui traiterait d’élément tels que l’hygiène corporelle, l’accouchement, le médicament, les gestes, le travail, y compris les travaux ménagers, la perception du temps, des bruits ou des couleurs…. avec le processus historique global (les grandes tendances qu’on a souvent qualifié de révolution : révolution politique, révolution démographique, révolution industrielle, trente Glorieuses…)
Il s’agit donc de mettre en rapport les transformations des modes de vie et des pratiques sociales et culturelles avec le contexte de mutation des structures de production et des systèmes techniques. Les changements dans la mort à la guerre, dans la vie des civiles durant ou autour des conflits mondiaux entre dans ce cadre.
I – les grandes transformations démographiques
A – des Européens plus nombreux et qui vivent plus longtemps
Essentiellement régies pendant plusieurs centaines de milliers d’années par des facteurs naturels, la mortalité et la fécondité entrent à partir de la fin du XVIIIe siècle dans le champ d’intervention de l’homme. Le progrès médical, l’évolution des mentalités et des mœurs bouleversent le régime démographique : on parle de la transition démographique.
Ces facteurs nouveaux permettent d’une part de lutter efficacement contre la maladie et la mort et d’autre part de maîtriser la fécondité. Ils vont provoquer une formidable expansion démographique.
Révolution industrielle et transition démographique changent radicalement l’équilibre géopolitique du monde : elles donnent au vieux continent les moyens technologiques et le dynamisme démographique qui vont lui permettre de dominer le monde du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.
La population de l’Europe ( y compris l’ex – URSS) passe de 111 millions (soit 19.1% du monde) en 1600 à 573 millions en 1950