Voila
Au commencement il y eut l’eau. Et l’eau était agitée de mille petits mouvements. Et il lui fut ordonné de cesser de remuer. Ce fut alors une eau claire et sans écume.
Sur l’eau fut installé le trône du Créateur, fait d’une substance verte dont la beauté, l’immensité et l’éclat sont indescriptibles. Soixante-dix mille langues sont attachées au trône et y louent le Créateur en une multitude de langages. Allah fit souffler le vent et le munit d’ailes innombrables. Et lorsqu’Allah voulut produire les créatures il donna au vent le pouvoir sur l’eau. L’eau se gonfla en vagues, rejaillit en écume, envoya au-dessus d’elle des vapeurs qui restèrent à planer au-dessus de l’eau. Allah les nomma « Ciel ». En deux jours il fit sept ciels. Le paradis se situe dans le septième ciel. C’est dans le septième ciel que vivent les bienheureux.
Le septième ciel est attaché au trône d’Allah par de gros câbles. Les autres, comme autant de tentes superposées sont attachées les uns aux autres par d’encore plus gros câbles et descendent par degrés jusqu’à la terre…
Le vent souffla encore une fois sur les eaux et Allah créa la terre en solidifiant l’écume que le vent avait produite en agitant la mer…
La terre se balançait comme une barque sur les flots. Allah fit alors descendre un ange d’une force colossale pour stabiliser la barque de la terre. L’ange s’introduisit sous la terre et la saisit à deux mains, l’une à l’orient, l’autre à l’occident. Mais il n’avait pas de point d’appui pour poser ses pieds.
Allah fit alors surgir des profondeurs un énorme rocher de rubis qu’il glissa sous les pieds de l’ange… Mais le rocher n’avait lui-même pas de point d’appui.
Allah créa alors un gigantesque taureau à quarante mille têtes. Chacun de ses pattes était séparée de l’autre par une distance de cinq ans de marche. Mais comme le taureau n’avait lui-même pas de point d’appui, Allah créa une colossale baleine