voltaire dictionnaire philosophique
La philosophie est la recherche de la vérité. Mais qu’est-ce que la vérité ? La difficulté réside dans le fait que si nous possédions la vérité, nous n’aurions pas à la chercher, mais que si nous n’avions aucune idée d’elle, nous ne pourrions nous demander ce qu’elle est. Cf. extrait du Ménon, Le paradoxe de la connaissance.
1. La vérité entre réalité et logique
Nous jugeons qu’une chose est vraie parce que nous en avons été témoin. Mais le réel est source d’illusions, et par suite les témoignages des sens ne sont pas toujours fiables. Le fait réel est de l’ordre de ce qui se présente à nous tandis que la vérité est de l’ordre du jugement. On ne peut juger véritablement que sur des énoncés. Dire le vrai, c’est d’abord pouvoir raisonner mais pour cela il faut aussi pouvoir traduire les faits dans des énoncés objectifs. (cf. textes de Kant sur la méthode rationnelle, et la fiche sur Théorie & expérience).
Par la raison, on peut conclure logiquement. Il s’agit alors de la rectitude dans la mise en ordre des énoncés : cad « le raisonnement ». On distinguera entre validité et vérité.
Une succession d’énoncés vrais ne fait pas la vérité.
Un raisonnement juste ne fait pas non plus la vérité. La vérité formelle consiste dans l’accord de la pensée avec elle-même : « l’accord d’une connaissance avec les lois universelles de l’entendement et de la raison » dit Kant qui ajoute qu’ « aucune connaissance ne peut être en contradiction avec cette logique sans perdre aussitôt tout contenu, toute vérité », Critique de la raison pure. Cette exigence de cohérence interne est la condition première de la vérité. Elle est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante.
Dans un raisonnement, on peut déduire logiquement une conclusion fausse si l’une des prémisses est fausse, cad en désaccord avec la réalité. Les sophistes, parfaits orateurs dans la cité athénienne, se faisaient fort de défendre une thèse et son contraire avec le même degré de persuasion.
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