Voltaire, Prière à Dieu (Traité sur la tolérance)
Voltaire Traité sur la Tolérance La principale lutte de Voltaire dans le cadre des Lumières (cf. Votre cours d’Histoire) fut un combat incessant contre l’Intolérance : « Ecrasons l’Infâme »était l’adage du philosophe. Pensez à certains chapitres des contes philosophiques où ce sujet ne manque pas d’être abordé, à la harangue de Youssouf Chéribi, dans le « De l’horrible danger de la lecture », ou à la lutte de Voltaire pour la réhabilitation du Calas de l’Affaire du même nom.
La Rhétorique :
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas l’ironie voltairienne qui domine ici, mais un jeu sur l’énonciation et sur l’opposition des champs lexicaux. a/ : L’énonciation : Il s’agit d’une Prière, donc d’un discours où c’est l’auteur qui s’exprime et qui s’adresse à un Dieu qu’il tutoie (« c’est à toi...Tu ne nous as point... devant toi »).C’est l’apostrophe à Dieu qui ouvre le texte et c’est le subjonctif qui domine comme il se doit : « que + subjonctif présent, » formule qui scande tout le premier paragraphe, avant d’être reprise au deuxième paragraphe par un « Puisse », forme à la fois plus soutenue, plus solennelle et plus épique du point de vue du registre.
Remarquez aussi les modaux pour montrer l’humilité de l’orant : « s’il est permis...d’oser... »
Les idées philosophiques que traduit cette forme discursive sont simples :
Dieu existe : en effet Voltaire est déiste ou théiste, mais désavoue toutes les religions révélées qui sont sources de combats fratricides (Le XVIIIe est marqué par les luttes entre protestants et catholiques, par l’Inquisition encore vivace dans certains pays européens, par la montée de l’antisémitisme). La formule de Voltaire pour expliquer son déisme est claire : « je ne puis penser que cette horloge [le monde] existe et n’ait point d’horloger [un être suprême]
Dieu est le même pour tous, comme l’indique clairement la gradation ternaire de la première ligne : « Dieu de tous les êtres, de