Voltaire torture
DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE (1764)
Lecture analytique
INTRODUCTION :
Situer : La mode des dictionnaires au "Siècle des Lumières"(l'Encyclopédie de Diderot et autres); la fonction argumentative et polémique du genre de l'article de dictionnaire au XVIII° siècle; le Dictionnaire philosophique portatif de Voltaire.
Lecture du texte.
Comment se présente le texte ? : 5 § aux sujets différents; le plus souvent sans transition logique = succession des définitions et des exemples dans un dictionnaire.
Annonce des axes : le but de la lecture méthodique sera de dégager la thèse défendue par Voltaire et de commenter deux particularités de la méthode argumentative : le recours constant à l'ironie comme arme de la polémique; l'approche diversifiée du problème à travers les différents paragraphes (une argumentation "éclatée").
I – UNE DENONCIATION DE LA TORTURE EN FRANCE ( LE THEME ET LA THESE DU TEXTE - QUESTION 1)
Ce texte de Voltaire est un article extrait de son "Dictionnaire Philosophique", intitulé "Torture". Ce terme et le champ lexical qui le relaie tout au long du texte constituent donc le thème de l'argumentation. Le mot "torture" apparaît à plusieurs reprises (l.1, 5, 23). Nous trouvons en outre l'expression "la grande et la petite torture" (l.5) qui correspond au vocabulaire judiciaire du XVIII° siècle; le mot "question", synonyme aujourd'hui vieilli du mot "torture" (l.12 et 15); l'euphémisme ironique "ces expériences" (l.8). Le quatrième paragraphe nous gratifie d'une énumération de diverses catégories de tortures : les juges "ordonnèrent qu'on lui arrachât la langue, qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu" (l.22).
La présence récurrente d'un champ lexical du plaisir signale la thèse soutenue par Voltaire. Pour cet auteur "il n'y a point au fond de nation plus cruelle que la française" (dernière phrase du texte). Et la preuve de cette cruauté, c'est que les français