Wedekind
Dans « L’éveil du printemps », Wedekind dénonce plusieurs fois la société bourgeoise. Le personnage de Moritz, adolescent troublé par les pressions sociales, est probablement le meilleur exemple : « MORITZ : Röbel ne va pas se tirer une balle. Röbel n’a pas de parents qui se sacrifient pour lui. […] C’est trop pour un seul homme! » (p.23 l. 19-20 et 22-23) Moritz affirme ici que son incapacité de plaire aux attentes de ses parents lui est insupportable. La pression de performer au niveau scolaire atteint son estime de soi et même son désir de vivre jusqu’à s’enlever la vie, lui qui porte pourtant ses efforts les plus sincères afin de réussir. Wedekind dénonce donc ici l’intolérance des différences et les valeurs bourgeoises qui sont fixées sur la performance. Dans le même ordre d’idées, Melchior représente dans la pièce l’opposé des valeurs bourgeoises et c’est d’ailleurs ce qui va le sauver d’un destin tragique semblable à celui de son ami Moritz. « MORITZ : Mais il va faire nuit! Et tes devoirs, alors? / MELCHIOR : Et pourquoi n’irais-je pas me promener la nuit? […] J’aimerais quand même savoir à la fin pourquoi nous sommes au monde! » (p.10 l. 18-19 et 25-26) Cet extrait explique comment Melchior remet en question le degré d’importance que l’opinion et les attentes des autres devraient avoir sur sa vie, ce qui lui permet de garder la tête haute et de ne pas crouler sous les pressions sociales. D’autre part, l’auteur exprime aussi la nuisance du moule des valeurs traditionnelles