Wilfried Lipp
Du culte moderne au culte postmoderne du monument ?
Aspects d’une société prônant la réparation
Tiré de Wilfried Lipp / Michael Petzet (édit.): Vom modernen zum postmodernen Denkmalkultus? Denkmalpflege am Ende des 20. Jahrhunderts. (Du culte moderne au culte postmoderne du monument ? La conservation des monuments à la fin du XXe siècle). 7. Jahrestagung der Bayerischen Denkmalpflege (7e congrès annuel du service des monuments historiques de Bavière), Passau, 14-16 octobre 1993. …afficher plus de contenu…

L’aspect transitoire du monument, que
Riegl n’entendait reconnaître que limité aux manifestations de la nature, s’est également établi comme une valeur de processus historiquement motivée. La formule imposée par Ernst Bacher54, selon laquelle « le monument est une œuvre d’art (ou une œuvre) à laquelle s’ajoute le temps », décrit avec pertinence le caractère « changeant » de l’original. Ce dernier ne doit pas être figé sur un topique et une période du passé. Outre l’impossibilité matérielle et physique, il faut comprendre que la manière dont le monument est perçu a changé. Ce que l’on voit est à chaque époque différent. L’original se définit également au moment de sa perception.55 Il en résulte un renforcement …afficher plus de contenu…

Ainsi, la conservation des monuments ne devra pas uniquement se distinguer d’un point de vue restrictif, mais entrevoir également les possibilités positives de ce mouvement et y recourir.
L’avenir des façades médiatiques ‒ visualisation numérique de l’histoire, hyperillusion d’une réalité virtuelle, monde des images animées ‒ ne devra pas être purement et simplement disqualifié en raison de leurs aspects de simulation et d’indifférence, de « simulacre »59 selon
Baudrillard, d’ironie, de citation ou de bluff, mais devra aussi être envisagé en toute impartialité dans le cadre d’un élargissement potentiel fascinant de l’horizon de la