Xenophon
Historien, philosophe et général grec.
Xénophon en grec Xenophôn. Son père, Gryllos, était riche et le jeune Xénophon put suivre les leçons très prisées, mais fort onéreuses, des sophistes. Vers 404, le jeune homme rencontra Socrate et le suivit pendant trois ans.
Au printemps 401, il répondit à l'appel d'un de ses amis, Proxenos, qui vivait dans l'Empire perse auprès de Cyrus le Jeune. Celui-ci préparait une campagne militaire. Cinq mois plus tard seulement, sur l'Euphrate, il en révéla le but: détrôner son frère Artaxerxès II. Le choc se produisit près de Babylone: les mercenaires grecs, les Dix Mille, firent merveille mais Cyrus fut tué.
Commença alors une longue et pénible retraite. Xénophon y joua un rôle important malgré son jeune âge: le satrape Tissapherne ayant pris les chefs grecs, il fut promu au commandement. Mais il ne fut qu'un stratège parmi les autres, sous les ordres de Cheirisophe. A la mort de celui-ci, il prit le commandement de l'armée, dont il ramena les restes à Pergame (printemps 399).
Peut-être rentra-t-il à Athènes, mais il n'y séjourna pas: la mort de Socrate était proche. Cette mort odieuse, conséquence de la réaction démocratique, porta à son comble la haine du jeune aristocrate pour la démocratie et l'éloigna définitivement d'Athènes. Aussi, en 396, était-il aux côtés du roi de Sparte Agésilas, et en 394, à Coronée, dans les rangs spartiates, contre sa patrie.
Un intellectuel aventurier
Puni d'exil, il se retira à Sparte, qui lui accorda le statut de «proxène» (hôte de l'Etat) et un domaine, à Scillonte (390-387). Xénophon y vécut vingt ans, en propriétaire terrien, avec sa femme Philésia et ses deux fils Gryllos et Diodore, qu'en fervent partisan de l'esprit lacédémonien il fit élever à Sparte. C'est alors qu'il écrivit les sept livres de l'Anabase , chronique de l'expédition des Dix Mille. Il eut soin de s'y placer au premier plan, aussi peut-on se faire une idée de l'homme à travers