Rendre compte » d'un événement, d'un film ou d'un texte d'historien, c'est le décrire et expliquer son fonctionnement à un public qui n'en a pas une connaissance directe. Par l'intermédiaire d'un compte rendu de lecture, on peut « se faire une idée » de l'intérêt d'un texte - c'est-à-dire en comprendre l'essentiel, forme et fond - sans avoir à le lire soi-même en entier.

Compte tenu des objectifs limités de ce cours, le compte rendu est défini ici de la façon la plus simple possible et est réduit à trois éléments : une analyse, une synthèse et un bilan rapide du texte étudié. L'examen de revues spécialisées en histoire permettra de mesurer à quel point cette démarche a été ici simplifiée par rapport à la pratique courante dans les milieux scientifiques. On s'en tient en fait à deux opérations essentielles au travail historien : comprendre un texte (savoir le lire, saisir la démarche scientifique de l'auteur et récupérer tout son sens) et le faire comprendre (savoir communiquer par écrit l'essentiel de son contenu et de sa manière d'être).

La préparation de comptes rendus simples dès le début des études universitaires présente le grand avantage de faire voir qu'un texte n'est jamais tout à fait neutre, même quand il est présenté comme tel : la personne qui l'a rédigé fut certainement influencée par ses valeurs et convictions personnelles, tant pour le choix de son objet d'étude et des éléments de connaissance rassemblés que pour l'interprétation qu'elle en a faite et les liens qu'elle a établis entre eux.

L'acquisition de connaissances au premier cycle universitaire en histoire ne se fait pas tant par l'étude de documents d'archives que par le recours à des textes publiés par des historiens professionnels. C'est dire que la connaissance du passé qui sera acquise par ces études passera surtout par l'intermédiaire des interprétations variées, et parfois contradictoires, que proposent les spécialistes dont les textes seront consultés.

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