Sur le marché des cosmétiques, face à des géants comme L'Oréal (14, 5 milliards d'euros de CA), l'entreprise familiale fondée par Yves Rocher en 1959 à La Gacilly en Bretagne a trouvé un créneau porteur la production et la distribution de produits à base de plantes. Sur ce créneau, elle n'a guère que Beiersdorf (4,7 milliards de CA) et ses crèmes Nivea, comme concurrent direct. La croissance de son chiffre d'affaire a été fulgurante dans les années 80, mais depuis quelques années, il stagne autour de 2 milliards d'euros. Le fondateur Yves Rocher, 75 ans va céder la direction de son groupe à son petit fils 26 ans, titulaire d'un seul diplôme, le bac, mais qui est entré dans l'entreprise à 18 ans. C'était son père Didier, qui devait prendre cette direction avant de décéder en 1994.
L'histoire de l'entreprise a été marquée par des conflits avec la BNP et avec Sanofi. Malade d'un cancer, Yves Rocher avait vendu une grande partie du capital au groupe pharmaceutique Sanofi. Mais les relations se sont tendues lorsque Sanofi racheta Synthelabo, une filiale de L'Oréal. Finalement, Yves Rocher racheta ses actions et Sanofi est devenu minoritaire. Yves Rocher, sur les conseils de son banquier, la BNP avait racheté l'entreprise bretonne Petit Bateau. Les conditions de ce rachat sont l'occasion d'un procès, toujours en cours, contre la BNP.
Actuellement, l'entreprise est rentable, avec un bénéfice voisin de 5 % du CA, elle n'est plus endettée. Pour son développement, l'entreprise investit dans l'innovation. L'entreprise consacre 10 millions à la recherche, qu'elle externalise à 50 %. Elle n'y emploie directement que 130 personnes sur les 14600 salariés. Le marketing est privilégié pour lancer 500 nouveaux articles par an.
La distribution est réalisée dans les 1500 magasins de la marque (21% du CA) mais surtout par correspondance (48 %) ou à domicile par réunion de type Tupperware (15%). Un site Web de vente par correspondance est ouvert depuis 2000. L'entreprise gère un