Zadig
D’après Longchamp, secrétaire de Voltaire, c’est au cours des soirées mondaines données à Sceaux, chez la duchesse du Maine, que l’idée d’écrire des contes inspire à Voltaire ce petit roman, qualifié aussi de conte philosophique, qui connaît plusieurs éditions à partir de 1747. Il s’est par ailleurs défendu d’en être l’auteur, le considérant comme une simple « couillonnerie1 ».
Cette œuvre est inspirée d'un conte persan intitulé Voyages et aventures des trois princes de Serendip2. Cependant Zadig va plus loin que les trois princes de Serendip en ce sens qu'il utilise la science de son temps, un « profond et subtil discernement », pour parvenir à ses conclusions. Il a acquis « une sagacité qui lui découvrait mille différences où les autres autres hommes ne voient rien que d'uniforme ». Voltaire n'évoque pas le hasard mais parle d'une « bizarrerie de la providence »3. Il introduit également le suspense dans son récit, alors que dans la tradition du conte oriental le lecteur est averti dès le départ que les trois frères n'ont pas vu l'animal, ce qui renforce le raisonnement indiciaire de Zadig pour se rapprocher de la méthode scientifique.I Le borgne : L'histoire prend place à Babylone avec le roi Moabdar. Zadig est un être très aimé et très vertueux. Il suit les écrits de Zoroastre, un philosophe qui a écrit quelques essais. Il allait épouser Sémire, femme belle, riche et de haute naissance, lorsque Orcan, jaloux, vient l'enlever. Zadig défend fièrement sa dame mais il est gravement blessé. Sémire fait venir un médecin de Memphis, Hermès, qui lui dit que Zadig sera un borgne. Sémire ne peut se faire à cette idée et le quitte pour Orcan. Zadig guérit et décide d'épouser Azora, une riche citoyenne.
II Le nez : Azora revient à la maison