Zaza
Aïssatou a le sourire aux lèvres. Embauchée comme vendeuse il y a tout juste deux ans, cette jolie fille de 26 ans est depuis le 1er février la responsable du rayon jeunes filles d’un magasin Zara de l’Ouest parisien. Un parcours qu’elle n’aurait jamais cru possible, même en rêve. Aïssatou fait en effet partie des 70 personnes en situation de précarité que l’enseigne a recrutées dans le cadre de son plan jeunes.
Imaginé par le directeur général de Zara France, Jean-Jacques Salaün, en pleine crise des banlieues de novembre 2005, ce programme consiste à intégrer dans les magasins des garçons et des filles en grande difficulté, pour lesquels le monde du travail était jusque-là inaccessible.
La volonté de s’en sortir. Si Aïssatou reste pudique sur son histoire, les jeunes ciblés par Zara ont tous en commun un passé difficile : violences familiales, déscolarisation, mariages forcés, chômage… «Certains sont à la rue lorsque nous les recevons en entretien», raconte Jean-Jacques Salaün.
L’enseigne a fait le pari d’en faire des salariés comme les 4 200 autres, au sein des 118 magasins de l’Hexagone. Avec la bénédiction de la maison mère espagnole, Zara France prend le risque d’embaucher en CDI et à temps plein des jeunes qu’elle connaît à peine et sélectionnés sur un unique critère : la volonté de s’en sortir.
Quatre mois ont été nécessaires pour mettre au point une démarche adaptée à ces candidats hors norme. Dans le groupe de réflexion : la direction générale, le service des ressources humaines et… Michel Parras, le délégué syndical Force ouvrière. Car, à l’initiative de Jean-Jacques Salaün, les syndicats ont été sollicités pour participer au projet. Une formation de cinq semaines a été spécialement conçue pour ces jeunes, avec trois objectifs : leur donner confiance en eux, les initier aux