Zazie
La séquence d’ouverture place le film à la fois sous le signe d’un certain réalisme par l’inscription dans des lieux réels, par la mise en scène de personnages banals et par l’évocation de thématiques très prosaïques.
1. Réalisme :
-Lieux : L’ancrage réaliste du film vient avant tout de son choix de tourner de nombreuses scènes en extérieur, dans des lieux réels, ici la gare de l’Est dont on reconnaît à la fois l’intérieur et, à la fin de la séquence, le parvis, lorsque Zazie et
Gabriel retrouvent Charles.
-Personnel : Les personnages mis en scène sont manifestement issus de milieux modestes, petite bourgeoisie ou classes populaires, comme en témoignent leurs tenues (imperméables, perfecto, béret) et leur langage familier (« Mais qu’est-ce qui pue comme ça ? »). Seul Gabriel se distingue à la fois par son complet-veston (avec casquette assortie !) et par sa diction théâtrale.
-Thématiques : D’emblée, le film aborde des thématiques très prosaïques et crues : aménagement des logements parisiens (« y a pas 11% des appartements à Paris qu’ont des salles de bains »), hygiène quotidienne (« crasseux »), odeurs corporelles
(« Doukipudonktan »).
Mais ces éléments réalistes sont battus en brèche par des choix de mise en scène volontairement fantaisistes et outrés.
2. Fantaisie et déréalisation :
-Des « tronches » : Dans le même temps, cette foule anonyme compose une savoureuse et improbable galerie de portraits: le monsieur chauve et inquiétant, la grande fille rousse androgyne, l’homme angoissé au nœud papillon, l’avorton pickpocket qui manque singulièrement de discrétion, la dame inquiète au chapeau, le