Zola au bonheur des dames
La question que chaque lecteur se pose à propos de cette œuvre est la suivante: il s’agit-il d’un roman d’amour ou bien d’un roman naturaliste ? Nous pensons que Zola a voulu associer ces deux composants. Ainsi, nous propose-t-il un roman naturaliste qui contient, parallèlement, une histoire d’amour sine qua l’œuvre ne pourrait pas s’épanouir.
D’abord, examinons le roman sous le prisme de l’amour. La relation entre et Denise forme la base même de l’histoire du « Bonheur ». Au début de l’œuvre, Denise a des sentiments confus et indéfinis envers Mouret. La première fois qu'elle l'aperçoit, la jeune fille sent quelque chose d'étrange s'éveiller en elle mais elle est loin d'imaginer qu'il s'agit là d'une émotion amoureuse. D'ailleurs elle est attirée par l’enjô1eur Hutin, ce vendeur impudent et trivial, alors qu’elle refoule l’amour timoré de son compatriote Deloche. Ce n'est qu'au chapitre 10 que Denise se rend compte, enfin, de son amour intense pour Octave. De son côté, Mouret ressent de la tendresse et de l’affection pour cette charmante jeune fille si « sauvage », si hors du commun, mais il ne comprend pas, dès le départ, que Denise est bien la femme de sa vie. Octave et Denise ont, parallèlement, les mêmes idées relativement à l’expansion du Grand Magasin. La jeune fille aimerait que les conditions de vie des employés soient améliorées, en les humanisant et Mouret en est convaincu pleinement, influencé par l'enthousiasme de Denise. Nous constatons donc que l’entente et la collaboration sont deux éléments qui unissent, déjà, le futur couple. Aussi, un lien intime se crée-t-il progressivement entre eux, comme un anneau puissant, par le biais du Grand Magasin. Il ne serait pas possible que cet amour existe sans l’omniprésence du « monstre ».D'un autre côté, nous savons que la jeune fille n’accepte pas de devenir la maîtresse de Mouret : elle est diamétralement opposée à cette « chère » habitude