zola, nana
Texte 3 : extrait de Zola, Nana – proposition de commentaire littéraire
Publié en 1880, Nana est le neuvième roman du cycle des Rougon-Macquart écrit par Zola, relatant l’histoire d’une jeune prostituée. Par l’intermédiaire de ce roman Zola, en vrai romancier naturaliste, ne peint pas seulement l’existence d’une femme mais cherche à montrer au lecteur un aspect de la société de son époque, le Second Empire.
Cet extrait du chapitre central, le chapitre VII présente une scène intime et érotique entre Nana et son amant Muffat, selon un double, voire triple regard : Nana s’admire dans la glace, sous l’œil fasciné de
Muffat, le lecteur étant placé dans la position du troisième spectateur.
A travers cette description de Nana, nous allons étudier toute la richesse et l’ambiguïté de ce personnage, tout d’abord son portrait élogieux, sa posture entre la femme et l’enfant, et enfin son influence paradoxale sur Muffat.
On peut remarquer que le portrait de Nana est extrêmement élogieux ; dépeinte à travers le point de vue interne de Muffat, comme le prouvent les verbes de vision tels « il leva les yeux » (l. 1), « regarder » (l. 15),
« contempler » (l. 11), Nana ressemble presque à un personnage de tableau, ce qui est confirmé lorsqu’elle est comparée à une « Vénus grasse » évoquant certains tableaux illustres tel celui de Botticelli, ce qui la place dans la lignée des déesses mythologiques.
Le vocabulaire pour la décrire est extrêmement mélioratif et met en évidence la vigueur de son corps, assimilé à celui d’une « cavale » (l. 26) (« flancs tendus », « reins solides », « muscles forts » aux lignes 2021), vigueur qui s’entend dans les allitérations en [d] et [g] de « gorge dure d’une guerrière », ligne 21. Sa peau est comparée au tissu le plus soyeux (« grain satiné », l. 21, « reflets de soie », l. 24, « velours », l. 26), et ses courbes sont parfaites, la « ligne fine », le « profil si tendre ». Enfin,