ZOLA THÉRÈSE RAQUIN CHAPITRE 1
Il y a quelques années, en face de cette marchande, se trouvait une boutique dont les boiseries d’un vert bouteille suaient l’humidité par toutes leurs fentes. L’enseigne, faite d’une planche étroite et longue, portait, en lettres noires, le mot : Mercerie, et sur une des vitres de la porte était écrit un nom de femme : Thérèse Raquin, en caractères rouges. A droite et à gauche s’enfonçaient des vitrines profondes, tapissées de papier bleu.
Pendant le jour, le regard ne pouvait distinguer que l’étalage, dans un clair-obscur adouci.
D’un côté, il y avait un peu de lingerie : des bonnets de tulle tuyautés à deux et trois francs pièce, des manches et des cols de mousseline ; puis des tricots, des bas, des chaussettes, des bretelles. Chaque objet, jauni et