Zone d'apollinaire.
Mais cette figure emblématique de la rupture sert de support à l’expression d’un désir de rencontre, de réunion : le regard du poète va à la rencontre de la misère des exilés. Le poète se sent en osmose, en correspondance avec la figure des migrants. L’absence de ponctuation donne une unité visuelle à l’énoncé qui constitue un ensemble préservé des ruptures, des cassures figurées par les signes de ponctuation. En même temps, cet effacement des signes de ponctuation vient casser le rythme du vers , le met en danger….le lecteur va devoir se reprendre, essayer à nouveau en revenant sur ce qu’il a lu et accepter une lecture au rythme brisée. On voit tout de suite que, à la fois dans ses choix esthétiques …afficher plus de contenu…
C’est un monde dont on retrouve l’évocation dans des romans de Francis Carco qui fut un ami du poète, plus tard, cette poésie des quartiers populaires , résolument moderne , sera reprise par Jacques Prévert et deviendra un topos de la littérature française . A ce moment l’impression de solitude domine, même si on devine que le poète se sent bien dans ce monde de marginaux, rejetés comme lui au bord de la société. Il est , d’une certaine façon, parmi ses semblables.Vers 19 la mise en page se caractérise désormais par une fragmentation extrême. Chaque vers, séparé des autres, apparaît comme une figuration de la solitude du poète et des êtres en général . Solitude amplifiée ici par l’impression d’immensité ( « grand restaurant » ) et par l’absence de toute figure humaine à