Zoo ou l'assassin philantrope
Une expédition scientifique a découvert en Australie une espèce animale intermédiaire entre l'homme et le singe, les tropis. Au premier tableau du premier acte nous voyons Douglas Templemore faire venir chez lui un médecin pour constater le décès d'un nouveau-né. Il déclare avoir tué lui-même son enfant, mais celui-ci est né à la suite de l'insémination artificielle d'une femelle tropi. Se posent alors plusieurs questions : l'enfant devait-il être considéré comme humain ? Douglas est-il donc un assassin ? Mais avant tout : Qu'est-ce qu'un homme ?
La volonté de Douglas est en réalité de provoquer un procès pour savoir exactement ce qu'est l'Homme. Il montre à plusieurs reprises dans la pièce qu'il n'est ni pour ni contre le fait que les tropis soient des singes, il veut que la Cour décide de la définition exacte d'un Homme. Le procès aura lieu une première fois qui aboutira à l'incompétence des jurés. Un deuxième procès se met en place, avec les interventions, entre autres, d'un anthropologue, d'un bénédictin, d'un géologue, d'un médecin légiste et d'un paléontologue. L'intérêt de la pièce, outre un aspect humoristique très marqué, réside dans la confrontation des connaissances et des points de vue.
Quant à son issue, elle ne fait guère de doutes, un ministre ayant déclaré au juge, lors d'un entretien privé précédant l'ouverture du procès : « S'il ressortait de ce procès, par malheur, voyez-vous... que ces tropis-là sont des singes, nul ne pourrait alors empêcher nos concurrents australiens de s'en servir là-bas comme d'une main-d'œuvre, disons, à bon marché. À très bon marché même. À très très bon marché. Comprenez-vous ? De sorte que nos industries nationales, ici en Angleterre, avec ces hauts salaires que nous imposent nos syndicats...