Zqreyhqergq
La déesse ne pouvait accepter pareille façon d'agir. Comme à chaque fois qu'elle se trouvait dans l'embarras, elle requit l'aide de son fils, que d'aucuns appellent Cupidon et d'autres l'Amour, et contre les flèches duquel il n'existe aucune défense, pas plus au ciel que sur la terre. Elle lui dit ses griefs et comme toujours, elle le trouva prêt à obéir à ses ordres.
«Use de ton pouvoir», lui dit-elle,«et fais en sorte que cette petite effrontée s'éprenne follement de la plus vile, de la plus méprisable créature qui soit au monde».
Il l'aurait fait, si Vénus ne lui avait d'abord montré Psyché. Lorsqu'il la vit, ce fut comme si lui-même s'était percé le coeur d'une de ses propres flèches. Il ne dit rien à sa mère; il n'avait plus la force de proférer un mot, et Vénus le quitta persuadée qu'il mènerait rapidement Psyché à sa perte.
Les choses se passèrent bien autrement qu'elle n'y comptait. Psyché ne s'éprit nullement d'un scélérat; en fait, elle ne s'éprit de personne et chose plus étrange encore, personne ne s'éprit d'elle. Les hommes se contentaient de la contempler, de l'admirer, de l'adorer, puis passaient et en épousaient une autre. Ses deux soeurs, bien qu'infiniment moins séduisantes, avaient chacune d'elles trouvé un roi pour mari. Psyché, la toute belle, restait triste et solitaire, toujours admirée, jamais aimée. Aucun homme, semblait-il, ne la voulait pour épouse.
Ceci était une grande cause de souci pour ses parents. Son père se rendit auprès d'un oracle