A la lumière d'hiver p.jaccottet
Comment l'écriture poétique de Philippe Jaccottet dans le recueil A la lumière d'hiver se confronte-t-elle à l'innommable?
« La parole ne peut pas dire ce dont je veux parler et je ne sais comment le dire »
Dans Tout les matins du monde, Pascal Quignard ne se confronte pas directement à l'expérience de la mort. Mais c'est Monsieur de Sainte Colombe qui est soumis à cette épreuve de la mort et du deuil qu'il choisit de vivre dans le silence, en refusant le plus possible l'usage des mots. Dans le recueil, A la lumière d'hiver, composé de trois parties Leçons, Chants d'en bas et A la lumière d'hiver, Philippe Jaccottet fait en tant qu'être humain l'expérience douloureuse de la mort. Elle correspond bien au terme qu'emploit l'auteur: « l'innommable ». En effet la mort est un des questionnement fondammental du genre humain, qui peut prétendre la connaître et la définir mise à part celui qui est déjà mort mais qui n'a plus l'usage des mots pour décrire ce qui se passe dans son être? « Les mots devraient-ils donc faire sentir ce qu'ils n'atteignent pas, qui leur échappe dont ils ne sont pas maîtres, leur envers? » A la lumière d'hiver. Philipe Jaccottet, dans cette citation , interroge le lecteur et le pousse à la réflexion grâce à l'emploi du verbe devoir au conditionnel. En posant cette question, il se place dans la position de celui qui ne sait pas, en apprenti alors que c'est lui le poéte qui devrait comprendre et interpréter les secrets du monde pour nous l'éclairer et nous le rendre plus accessible. La double négation montre d'emblée la difficulté de l'écriture qui par les mots ne peut nommer les choses que l'on ne connaît que que par leurs manifestions. Cette difficulté est rendue par le déictique « ce » qui renvoit à la mort. La citation se clôt sur le mot « envers », l'envers des mots c'est l'absence de mots et l'incapacité de parler quand nous mourrons. Les mots sont « maître » de ce qu'ils connaissent, de ceux à