A la recherche du temps passé ou la qualité de vie du dépressif
Nicole de LEVAL*
Introduction
Le sujet qui nous occupe englobe une série de questions : comment définir la Qualité de vie ? Existe-t-il une Qualité de vie propre au dépressif ? Dans ce cas, serait il possible de lui construire une échelle psychométrique en se basant sur une théorie confirmée ? Si oui, cette théorie existe-t-elle actuellement ? La recherche d’une réponse à ces questions nous a amenée à reprendre en fonction du temps, l’analyse des concepts de qualité de vie et de dépression. En abordant le concept de qualité de vie ou QDV, une constatation frappe d’emblée. Malgré l’abondance des travaux publiés à ce sujet ces dernières années, en particulier, la parution depuis 1992 d’une revue scientifique, la « Quality of Life Research. An International Journal of Quality of Life, Aspects of treatment, Care and Rehabilitation», il n’y a pas de consensus sur la définition même de la QDV. De ce concept évoqué à tous propos à notre époque, nous retenons la définition de l’OMS (1) pour laquelle la QDV serait un bien-être, un bon état de santé physique et psychologique. De façon plus explicite, la QDV d’un individu serait sa perception de la situation qu’il occupe dans sa vie matérielle et dans le contexte culturel et le système de valeurs où il évolue en fonction de ses centres d’intérêt et de ses buts de vie.
* Chargé de cours, Faculté de Psychologie, UCL, 10, place du Cardinal Mercier B-1348 Louvain-laNeuve.
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À la recherche du temps passé ou la qualité de vie du dépressif
Cette définition basée sur la perception de l’écart entre le vécu et le souhaité est partagée entre autres par Calman (2), Michalos (3), Gerin, Dazord (4 et 5), ces derniers distinguant toutefois dans un souci de mesure une qualité de vie subjective qui serait une « qualité d’être» mesurée par des échelles « d’autosatisfaction» et une QDV objective correspondant aux « conditions de vie» appréciables par un