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Pas oublier que la question d’autrui ne se pose aucunement en termes antiques (zoon politikon)
J’aborde le politique par la question de la liberté. Capitale à 18 ans parce que c’est justement le moment de la vie où l’on possède le plus de forces ; d’autant plus que c’est aussi moment où l’on se découvre de nouvelles libertés : le champ d’action s’accroît. Liberté de conduire, de choisir ses études, de se lancer dans des expériences inédites et surtout de voter.
Malheureusement, c’est aussi le moment où vous découvrez combien la société tout entière hait la liberté. Et cette haine n’est même pas dissimulée. Regardez l’environnement où vous vivez : des barreaux aux fenêtres, des horaires à respecter, des sanctions disciplinaires, une surveillance permanente, une obligation de réussir, des conseils de classe qui vérifient votre docilité, votre souplesse d’échine, votre faculté à vous couler dans un moule que nous, les adultes, jugeons bon. Nous ne voulons absolument pas que vous soyez libres. Depuis votre plus tendre enfance, nous ne voulons absolument pas que vous soyez libres et depuis votre plus tendre enfance nous vous apprenons la discipline. Nous voulons pouvoir vous contrôler. Pour vous contrôler, nous devons détruire votre individualité, vous normer de la manière la plus féroce et la plus brutale. Vous allez apprendre la discipline.
Pourquoi vous visser de la sorte ? Mais, voyons : parce que nous avons peur de vous, de vos caprices, de vos fantasmes et de votre force ; et aussi parce que cette force sera bien mieux employée à notre service, à notre avantage, à la poursuite des buts qui nous exaltent, nous, les vieux. Nous ne voulons aucune déperdition d’énergie, aucune