A passage to india - e.m forster
C’est par ces quelques vers que débute le roman A passage to India (Route des Indes), d’Edward Morgan Forster. Ce dernier s’est en effet inspiré du poème de Walt Whitman pour le titre de son roman. L’intrigue se déroule en Inde, le premier vers du poème, ainsi que le titre nous annoncent tout de suite l’exotisme de l’œuvre, mais également la description d’une Inde vraie que Forster dépassera. Le second vers est une invitation à aller au-delà du simple voyage, c’est un voyage de connaissances psychologiques interraciales mais aussi interculturelles qui est présenté ici. La vie d’E.M Forster a été mêlée, du moins pendant une période, à l’histoire de l’expansion coloniale de son pays d’origine: Le Royaume Uni occupait l’Inde – ou plutôt les Indes – puisque l’Inde actuelle, le Bangladesh, le Pakistan et Sri Lanka étaient concernés. De ce fait, Forster a été confronté à des données historiques bien précises auxquelles il devra faire face, à défaut de les intégrer. L’Empire Britannique est, au tournant du vingtième siècle, le plus vaste du monde et couvre une bonne partie de la planète. Au XIXème siècle, le voyage en Orient est devenu une véritable mode. Pour beaucoup, ce voyage vers l’Est est une quête des origines, qui ne cessent de se dérober. La magie de l’Inde, qui fascine notamment les écrivains romantiques, se trouve résumée par une romancière peu connue, Jenny Lensia, dans Une fortune aux bords du Gange : « Qui n’a voyagé, par la pensé du moins, dans l’Inde, ce pays des radjahs, des diamants et des pierres précieuses ? Qui n’a désiré visiter ses temples superbes, asiles d’une religion cruelle et mystérieuse, ses villes étranges, ses sombres forêts, ses jungles perfides où se cachent les serpents et les tigres ? Le nom seul de cette terre, dont le sein est étoilé de merveilles, fait naître à la fois la curiosité et la crainte. Il