A premiere vue
Introduction :
La forme codée et le langage symbolique qui revêtent L’Ecumoire ou Tanzaï et Néadarné, conte japonais semblent avoir joué un rôle déterminent dans la dénonciation du système politique du dix-huitième siècle sous la gouvernance du roi Louis XV.
La diffusion du contenu à travers la technique du camouflage et des repérées dans des niveaux variés du conte tend à sombrer le lecteur dans une sphère pesante de significations voilées.
En effet, les nombreuses Fées de Crébillon ainsi que son Génie exercent une tyrannie non seulement sur les mortels mais aussi sur les figures de leur espèce. Ils se heurtent dans l’objectif d’avoir une souveraineté, exactement comme les autorités monarchiques et religieuses.
L’analyse de ce chapitre cherchera à démontrer les trois méthodes dont se servent ces créatures surnaturelles afin de gouverner : d’abord l’euphorie, représentée dans les personnages de la fée Barbacela et du Génie Jonquille, ensuite la pratique de la métamorphose, soit pour ruser ou se venger, enfin la stratégie de la douceur, leurre servant à tromper et à vaincre.
1- Pouvoir despote :
A première vue, nous remarquons que les fées manifestent leur présence très tôt dans l’histoire. Ces créatures surnaturelles, dominant le pays, commandent même en présence du roi. En effet, la puissante fée Barbacela se penche sur le berceau du prince qui vient de naître afin de l’emplir certes de qualités, « Le fils de Céphaès avait été reçu, en venant au monde, par la grande fée Barbacela […] .Elle donna au jeune Prince le nom de Hiaouf-Zelès-Tanzaï (rival du Soleil), et doua en même temps de tous les avantages qui peuvent élever un mortel à la plus haute perfection. » 1
cependant, elle va le priver de la chose qui hante les romans