Corrigé
(devoir rédigé)
Introduction
Nous savons, par expérience, ce qu'est un homme. L'humanité d'un homme est immédiatement reconnaissable, dès lors que nous reconnaissons cet homme précisément comme homme et ne le confondons pas avec un objet. Nous sommes donc capables de reconnaître l'humanité en chaque homme, par le fait même que nous reconnaissons chaque homme comme un homme.
Dire que nous reconnaissons l'humanité en chaque homme, c'est dire que nous voyons dans chaque individu singulier ce caractère universel qui définit l'humanité. Or, à bien examiner, il n'est pas évident que nous sachions ce que nous reconnaissons : à quoi reconnaît-on précisément l'humanité en chaque homme ? La question s'avère délicate. Chaque individu est singulier1, irréductible : il est difficile de dire par quoi nous reconnaissons l'humanité en chaque homme ; et pourtant nous la reconnaissons de facto.
La question soulève donc le problème suivant : nous reconnaissons l'humanité en chaque homme, mais nous ne connaissons pas ce que nous reconnaissons. Il s'agira donc pour nous d'expliquer ce paradoxe et de découvrir par quel caractère singulier, concret, se manifeste l'humanité dans ce qu'elle a d'universel, cette humanité que nous saisissons dans chaque homme sans la connaître.
1. Où est l'homme universel ?
Peut-être la recherche des caractères communs, permettant de reconnaître l'homme, passe-t-elle par une investigation empirique2 et anthropologique : il s'agirait alors d'observer la diversité des cultures humaines, pour découvrir les constantes définissant l'homme en général. Nous pourrions ainsi définir une nature humaine.
A. Les critères de reconnaissance de l'homme
Ce projet trouve son accomplissement dans l'anthropologie : elle observe les diverses cultures humaines pour dégager ce qu'elles ont de constant, et définir des traits communs à l'homme dans son universalité. Elle procède donc en partant des divers individus singuliers, concrets, s'efforçant d'atteindre une