La révolution libérale 1830-1848
La coupure de 1830 ne se réduit pas à un simple changement de dynastie (Bourbon contre Orléan), mais opère un déplacement du pouvoir à l'intérieur de la société. Pouvoir qui passe de la petite aristocratie foncière à la grande bourgeoisie libérale.
1830 est la reprise de 1789 : Louis-Philippe deviendra à la suite d'un vote des députés, et après avoir accepté une constitution sans son concours. Le nouveau régime s'apparente à une royauté élective.
Section 1 : Les conditions de la vie politique.
§1 : L'idéal réformateur du régime.
Pour comprendre la nature profonde du régime, il faut se reporter aux écrits de son principal théoricien : François Guizot (1789-1874). Pour stabiliser le régime, il considère nécessaire de réconcilier les français et donc de terminer la Révolution. Pour la terminer, il faut renoncer définitivement au rêve d'une restauration de l'ancien régime.
Guizot propose une conception tempérée de la Révolution, dans la promotion d'un gouvernement fondé sur la souveraineté de la raison => souveraineté de droit divin.
Tout détenteur du pouvoir doit se souvenir qu'il est dans l'incapacité de posséder la vérité et qu'il est dans l'obligation de se soumettre aux lois de la condition humaine.
De fait, les Chambres parlementaires légitimement élues au suffrage censitaire sont l'expression de la raison parce qu'elles sont formées par des hommes supérieurs désignés par d'autres hommes éclairés.
Louis-Philippe est le défenseur de la conception libérale du pouvoir, il incarne pour Guizot l'espoir de la Révolution tout en s'accomodant du soutien des milieux d'affaire.
§2 : De nouvelles institutions :
Une nouvelle constitution est promulguée le 14 août 1830 dans laquelle les grands libellés publiques sont confortés :
- Liberté religieuse : la religion catholique n'est plus définie comme religion de l'Etat.
- Liberté de la presse : la charte proclame que la censure ne pourra jamais être rétablie.
- Liberté