B.manin - volonté générale ou délibération
Esquisse d’une théorie de la délibération politique.[1]
Bernard Manin est né le 19 avril 1951. Ancien élève de l’Ecole Normal Supérieure, agrégé de Philosophie et Docteur en Sciences Politiques, il a consacré une large partie de ses travaux à la démocratie représentative, au libéralisme politique, et au débat en démocratie. Parmi les ouvrages qu’il a écrit, La Social-démocratie ou le compromis, Le Régime social-démocrate, son Principes du gouvernement représentatif (1995) (etc.), dans lequel il fait apparaître que chez les républicains comme chez les libéraux, la délibération est une caractéristique constitutive du gouvernement représentatif. L’idée d’un « gouvernement par la discussion » dans lequel de multiples opinions cohabitent s’impose au XIXème siècle. Chargé de Recherche au CNRS en 1982, il enseigne aux Etats-Unis de 1985 à 1986 à l’Institute for Advanced Studies de Princeton. Il occupera ensuite partiellement le statut de chercheur à la New York University. Il obtient son Habilitation à Diriger des Recherches à Sciences Po Paris en 1995. Il y donne depuis 1996 un cours magistral, puis à partir de 1999 celui du DEA de Pensée Politique. Un pied dans la tradition philosophique américaine (où l’idée délibérative est puissamment ancrée), un autre dans la française (où elle a été beaucoup plus tardive), Manin apparaît pour certains comme un « passeur »[2] qui oscille entre les deux rives de l’Atlantique. Son texte rend justement compte de son désir de renouveler la vision portée par la philosophie et la science politique en France au prisme de questionnements de la philosophie politique américaine. Tout particulièrement intéressé par la pensée du « courant participatif », Manin s’avoue très marqué par Chaïm Perelman, philosophe qui élabore une Théorie de l’argumentation renouant avec la rhétorique platonicienne. Du questionnement qui émerge de cette rencontre (« je réfléchissais alors sur les