C. de pisan "je ne sais comment je dure" rondeaux 1390
Biographie :
Analyse :
Ce texte, écrit entre 1390 et 1400, est l’un des nombreux poèmes qui constituent l’œuvre foisonnante de Christine de Pisan. Cette poétesse fut l’une des premières femmes à vivre de sa plume et son génie a marqué la littérature du Moyen-Age. Il se déploie ici dans un court poème, qui a été édité dans un recueil intitulé « Rondeaux », ce qui nous donne une première indication sur sa forme. La douleur en est le thème principal et elle s’exprime ici dans un registre lyrique. -Champ lexical de la douleur : vers2 « dolent » ; vers2 « ire » ; vers3 « plaindre » ; vers4 « douleureuse » ; vers5 « Ma dolente vie obscure. » ; vers6 « mort » ; vers9 « soupire ».
On peut noter que le premier le quatrain ne suffit pas à contenir l’étendue de cette tristesse puisqu’elle déborde un enjambement sur le premier vers du tercet.
On peut voir qu'il y a une souffrance durable et sans issue, le temps employé est le présent,ce qui nous fait partager l'état d'esprit de la poétesse, le présent a également une valeur durative comme si chaque jours était une nouvelle mort « Je ne sais comment je dure » vers 1
La seule issue possible semble donc être la mort, évoquée au 6e vers. Elle ne sait pas comment elle trouve la force de vivre
On peut qu 'elle dissimule cette douleur : vers9 « Chanter que mon cœur soupire » et vers « Et faire semblant de rire »
Le verbe « vivre » est d’ailleurs absent du poème, il est remplacé par le verbe « durer »
Jeu d’antithèse : Chanter/soupire, vie/mort
En utilisant sa douleur comme objet d’inspiration, elle la domestique selon les formes exigeantes du rondeau, et donc la dépasse. C’est au fond ainsi qu’elle survit et donc qu’elle peut répondre à sa question indirecte : je ne sais comment je dure.
« Je » : aucun indice grammatical ne nous permet de distinguer le sexe, l’âge de ce « je ». Pourrait être