I. les procédés qui créent un univers musical.
1) Les diverses apparitions de la musique dans ce poème. L’univers que développe Verlaine installe une domination musicale qui est annoncée dès l’épigraphe de Pétrus Borel. La présence des mots « son » et « sonore » installe un écho dans un climat musical. L’air joué du poème sera plus doux et léger que joyeux. La musique donne effectivement au texte sa cohésion thématique. Un air joué au piano qui flottille un petit moment dans un boudoir avant de s’ouvrir ver un « petit jardin » constitue en quelque sorte le sujet même du texte. Le mouvement du poème se suis, le premier vers en suggère l’origine « Le piano que baise une main frêle », les vers 3, 4 et 5 suivent son chemin «Un air bien vieux […] Rôde discret […] Par le boudoir » et enfin les derniers vers expriment l’absence « fin refrain incertain », « qui vas tantôt mourir vers la fenêtre ». Cet air joué au piano semble se déplacer comme si il avait des ailes. Il est implicitement comparé à un oiseau par le rapprochement «un très léger bruit d’aile », « Un air bien vieux ». Néanmoins le champ lexical de la musique est présent tout au long de ce texte « Le piano », « un air bien vieux », « chant badin », « refrain incertain ». L’écriture poétique de ce texte apparait par la recherche musicale. Par exemple, le mouvement du premier sizain avec ses changements de rythmes, ses répétitions semble continuer le déroulement de la phrase musicale jouée par le piano. Les deux enjambements entre les vers 1 et 2, entre les vers 3, 4 et 5 créent la continuité et l’allongement des vers. L’opposition du vers 5 «Un air bien vieux, bien faible et bien charmant » crée un effet de suspension dans le déroulement de la deuxième strophe. Par ailleurs, il y a ici de nombreuses répétitions de sonorité qui installent des tonalité dominantes « vaguement », « charmant », « quasiment », « longtemps ». Les changements mélodiques de rimes crée par le poète évoquent un air musical