J'étais un chef de gang
La racaille et la sociologue J’étais un chef de gang n’est bien sûr pas le livre de l’année, mais il explore une piste qu’aucun livre sur les banlieues n’a su emprunter pour l’instant : plutôt que de payer un nègre littéraire à mettre plus ou moins bien en forme le récit de la vie d’un caïd (et c’est souvent raté), ce récit est le fruit de la rencontre entre un ancien chef de bande, Lamence Madzou, et une sociologue du CNRS, Marie-Hélène Bacqué. Du coup, c’est plus clair, plus structuré et plus lisible que la plupart des témoignages de ce genre. Pour les plus intellos, le récit de Madzou est suivi de Voyage dans le monde des bandes : une soixantaine de pages visant la mise en perspective historique et sociologique de l’histoire du chef de gang. Le lecteur lambda s’ennuiera ferme en parcourant ces lignes et le scrutateur attentif y déplorera de nombreuses redites, mais le sociologue en herbe y trouvera vaguement matière à enrichir ses notes. Bref, un appendice pas complètement inutile mais loin d’être indispensable. Passons au contenu…
De l’identité française et de la fierté black N’en déplaise aux racistes et aux xénophobes en tout genre, le fait est que les fils d'immigrés ne se considèrent pas comme des ennemis de la France, bien au contraire : ils se sentent Français, même s’ils savent que leurs racines sont ailleurs. "Aujourd'hui, les gens se