L’état de nature de l’homme (6)
Cet état de nature sans droit règne en cohabitation avec le désir permanent de l’homme de disposer d’une certaine sécurité, et la nécessité d’échapper à la mort. Car dès lors qu’il s’autorise à être violent il s’offre du même coup à la violence d’autrui.
Une autre passion limite l’homme, selon Hobbes, c’est la peur de la mort. Il dit que sa mère a enfanté deux jumeaux : “moi-même et la peur.”
Hobbes envisagerait-il l’homme comme a-sociable, voire comme on l’a dit “méchant” de nature ? En tout cas les hommes ne sont pas faits pour vivre ensemble. Il fait sienne la formule : “L’homme est un loup pour l’homme”. Sa lecture du droit naturel est une lecture physique. Les hommes seraient dotés d’une force qui leur permettrait de vivre selon cette force.
Pour Hobbes ni la méchanceté ni la bonté ne peuvent prévaloir sur la décision de ce qui est bien ou de ce qui est mal. L’homme est innocent. Mais si l’on laisse libre cours à sa nature, on aboutit à une situation impossible. Chacun promeut son intérêt personnel, y engageant sa force, mû par ses désirs. D’où l’état de guerre conséquent. Cet état-nature est le produit de la passion des hommes. Pour Hobbes comme pour Spinoza, l’état de nature est lieu de lutte pour la survie. Ainsi est justifié le primat de la sécurité. La liberté vient en second. Ce que Rousseau contestera :