L’arnaque et mendicité
Avec tous ces mendiants qui font désormais partie intégrante et intégrale, de notre paysage social, on ne peut pas déceler la différence entre le faux et le vrai. Selon Mme Skalli, pour la seule ville de Casablanca, un montant estimé à 2,06 millions de dirhams a été amassé par les mendiants professionnels dont 1,4 million DH sous forme d’argent liquide, 506.161 DH en comptes sur carnet et 149.350 DH sous forme de bijoux. 62,4% sont des mendiants professionnels d'après le recensement de 2007. Pour ces personnes, il n’est pas question de chercher du travail qui, tout compte fait, ne leur rapportera pas grand-chose. «Un mendiant professionnel gagne en moyenne 300 DH par jour. Cette somme peut atteindre 700 DH» indique Mme Skalli. . Elle est donc perdue à jamais, l’image nostalgique du mendiant non-voyant, solitaire et si rare dans nos ruelles, qui rythmait avec sa canne ses plaintes chantées, comme psalmodiées.
La mendicité est un réseau bien organisé. On ne peut pas mendier n’importe où sans payer une somme d’argent aux propriétaires des concessions. Pour chaque zone, il y a un propriétaire auquel les mendiants doivent verser un droit d’occupation Il y a des zones et des concessions qui appartiennent à des propriétaires à qui on paie un droit d’exploitation ou d’occupation de territoires, une dîme journalière ou hebdomadaire, et même un «pas de porte» . Les mains tendues au Maroc du nouveau sont les mains de Marocains et Marocaines, trop souvent bien valides, de tous les âges, arborant tous les costumes : la tenue du travail.
Elle peut être la tenue blanche de la veuve, linceul que la fausse endeuillée gardera bien plus longtemps que les quelque 18 semaines requises. Le faux pansement, arboré au seuil des hôpitaux et pharmacies, ou même la tenue de ville bien propre et bien habituelle chez un petit fonctionnaire victime, prétendra-t-il, d’un vol de portefeuille au moment où il se présentait au guichet de la gare afin de quitter