L’influence de naturalisme à l’europe
L’écriture espagnole de la fin du XIXème se retrouve donc au confluent de l’esthétique moderne et du souvenir de la grandeur du Siècle d’Or. Entre héritages et nouveautés, le roman espagnol devient une véritable revendication identitaire de cette Espagne si malmenée par l’Histoire. C’est grâce à la littérature qu’elle va entrer dans cette modernité qui lui est si étrangère en suivant le modèle français, tout en gardant une indéniable singularité.
L’emploi le plus constant et le plus cohérent de ce mot en est fait dans la critique russe, en particulier chez Belinski (« Coup d’œil sur la littérature russe en 1847 », dans le Sovremennik, 1848 ; cf. V. Belinski, Textes philosophiques choisis, Éd. des langues étrangères, Moscou, 1951). Celui-ci reprend l’appellation école naturaliste (avec l’adjectif russe naturalni), inventée en 1846 par Boulgarine pour désigner, les disciples de Gogol ; mais il fabrique le substantif russe naturalizm (peut-être sur le modèle français) et enlève aux deux mots leur valeur méprisante, les opposant au « rhétorisme » ou à l’« école de la rhétorique ». Pour lui, le naturalisme se définit par la « ressemblance maximum des personnages représentés avec le modèle fourni par la réalité » ; l’emploi du mot est donc ici parallèle à celui que certains écrivains français (Champfleury, Duranty) faisaient alors du mot réalisme. le reste de l'Europe lit avec passion les traductions des Rougon-Macquart (dont certaines sont interdites, comme en Angleterre). Dans plusieurs pays se développent de nouvelles perspectives. C'est le cas de l'Allemagne, où l'on note des tentatives de création d'une esthétique naturaliste (: La